Premier article, je me lance !
Pour ce premier article, tout d’abord je m’excuse du temps qu’il m’a fallu pour m’y mettre ! J’ai passé récemment le concours de l’Institut Régional d’Administration (IRA) de Lille et je me trouve être dans la fin de la liste complémentaire. On me dit que c’est une belle performance pour une première fois mais je ne peux m’empêcher d’être déçu d’avoir échoué si proche du but. Enfin bref ce n’est que partie remise. Depuis la dernière fois, il se trouve que j’ai été élu secrétaire du comité Lille Métropole au sein du Parti de Gauche, ce qui me permettra sans doute d’être encore plus au clair sur les événements politiques (je rappelle cependant que j’écris ici à titre personnel et non pas pour le Parti de Gauche). Donc je vais vous parler tout d’abord de la situation de l’enseignement supérieur de la région Nord Pas de Calais par le biais d’une conférence à laquelle j’ai assisté sur la prise de compétence Recherche par Lille-Métropole Communauté Urbaine (LMCU). Ensuite j’évoquerai l’acte de piraterie d’Israël contre une flottille humanitaire en direction de Gaza. Pour terminer je vous donnerai mon point de vue sur la mobilisation pour les retraites.
– Rien ne PRES !
Le PRES c’est le Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur. Voilà la structure qui s’est mise en place partout en France par l’incitation du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Cette structure n’a pas de dimension précise, mais souvent elle est similaire à celle de l’académie. L’objectif affiché du PRES est de favoriser la coopération entre les établissements d’enseignement supérieur et de recherche. C’est une volonté très louable de faire coopérer les établissements ensemble mais derrière cet arbre se cache la forêt. Parmi les autres objectifs du PRES il y a également le rayonnement international, l’attractivité, la compétitivité, l’excellence, etc. Afin de rendre plus lisible cette structure, une personne de bonne foi n’aurait pas tourné autour du pot et aurait tout de suite mise en avant l’objectif de mise en synergie au niveau « régional » (pas forcément identique au découpage administratif) afin de mettre en concurrence au niveau national. Au passage il faut remarquer que la coopération n’intervient pas entre les établissements publics de recherche et d’enseignement supérieur mais bien entre public et privé ! Ainsi l’enseignement supérieur et la recherche privée sont sur un pied d’égalité avec le public. Étrange quand on sait que les intérêts privés n’ont pas toujours à voir avec l’intérêt général. Dès lors on comprend mieux comment se construit l’université post Pécresse, entre concurrence et pilotage (les homologues de liberté et responsabilité à mettre en lien avec la loi LRU, loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités). A cela il faut ajouter le nouveau système de financement des universités, autrefois en fonction des besoins, qui se calcule dorénavant à la performance et à l’activité (SYMPA – Système de répartition des Moyens à la Performance et à l’Activité).
– Mauvaise PRES !
Cette nouvelle structure au fil de son évolution voit son utilité grandir afin de satisfaire les desseins gouvernementaux. C’est le PRES qui désormais sert d’école doctorale et délivre le diplôme équivalent : cela améliore la lisibilité nous dit-on. Soit. Mais dans le cadre de la coopération, tout le monde ne peut pas tout faire, il faut éviter les redondances. Voilà une autre attaque : la révision de la carte de l’offre de formation. C’est un véritable enjeu dans notre région qui compte 6 universités publiques sur une quinzaine de villes universitaires. Cela représente aux yeux du ministère tout d’abord une bizarrerie mais surtout un gouffre financier ! Cependant les universités dites « de proximité » ont leur utilité dans notre région fortement marquée par la désindustrialisation. Elles permettent une meilleure accessibilité à l’enseignement supérieur dans la région. Mais qu’importe. Il ne peut pas y avoir de l’histoire à Boulogne, à Villeneuve d’Ascq et à Arras, tout au moins au niveau Master. L’étudiant du Nord-Pas-de-Calais fera donc les études dans la matière rescapée de la ville universitaire la plus proche. En effet l’étudiant du Nord-Pas-de-Calais n’est pas très mobile, nous avons le plus faible taux de dé-cohabitation. Mais tout ceci a un lien avec le niveau de vie dans la région, vous l’aurez bien compris. Mais ce n’est pas tout, ils vont plus loin encore. Il faut fusionner pour créer une université de renommée internationale qui s’appellerait : Université Lille Nord de France. Étrange ! C’est exactement le même nom que le PRES. La fusion ne devait concerner que les universités lilloises, mais pour finir on parle plus de fusion régionale. Conséquence : un seul conseil d’administration pour piloter toutes les universités de la région (quelle place pour les étudiants ? Quelle pertinence d’avoir 5 ou 6 représentants pour 90 000 étudiants ?).
– La carotte fonctionne toujours
Comment un projet aussi fou et insensé peut-il être soutenu par la communauté universitaire si souvent opposer à la logique libérale du gouvernement ? Comment ce même projet peut-il être soutenu par les parlementaires, élus régionaux, conseillers communautaires et maire des villes universitaires qui sont « plutôt » de gauche ? C’est à cet instant que l’on peut dire que tout ce beau monde marche sur la tête. Au conseil régional, l’enseignement supérieur et la recherche ne dépendent plus de la commission Formation mais de la commission Action Économique ! Il y a deux semaines j’étais présent à une conférence sur la prise de compétence Recherche par la communauté urbaine de Lille-Métropole. Devinez quoi ? La Recherche dépendra de l’Action Économique au sein de la communauté urbaine ! Drôle de conception du rôle de la recherche et de l’enseignement supérieur, surtout de la part de nos amis socialistes. J’écris en titre : la carotte fonctionne toujours. Effectivement, il fallait bien un catalyseur à tout cela, pour rendre acceptable le tout. La première carotte n’était autre que l’Opération campus : 110 millions de l’État et 95 millions des collectivités. Mais cela n’était pas assez, et surtout ne concernait que Lille. Peu importe un nouveau plan s’annonce : le Grand Emprunt. Et puis, il faut vider les caisses de la région avant que la clause générale de compétence ne disparaisse et empêche la région de financer de sa propre initiative la recherche. Et la cerise sur le gâteau, c’est tout simplement le Premier Vice-président à l’Économie de la LMCU, Michel-François Delannoy, maire de Tourcoing, qui en conclusion de la conférence prononce à trois reprises l’expression « vers une économie du savoir et de la connaissance », parfaitement intégré à la nov-langue libérale de Bruxelles, et zéro fois l’expression « service public » ! Le combat est déjà perdu d’avance avec des socialistes trop enclin à la compromission et un mouvement trop peu vindicatif.
– Israël commet l’irréparable
Quelques mots sur ce point pour dire que j’ai été très étonné ce lundi 31 de la manifestation spontanée appelée le jour même par les associations et organisations politiques. Environ 1 000 manifestants à Lille ! Beaucoup de syndicalistes rêvent de mettre 1000 personnes dans la rue en quelques heures. D’un autre côté cela montre bien que le gouvernement d’Israël est allé trop loin, et que cette provocation aux yeux de l’opinion publique pourrait être celle de trop. C’est aussi mon avis et je pense que toute la gauche parlera d’une seule et même voix sur ce point. Cependant, il serait plus intéressant que ce soit la communauté internationale qui condamne d’une seule et même voix les agissements du gouvernement israélien. Une partie l’a fait. Mais encore, condamner publiquement c’est une chose, prendre des sanctions c’est autre chose ! L’Union Européenne, dans élan de courage politique, aurait pu rompre l’accord privilégié de commerce qu’elle a avec Israël. Encore une fois les libéraux européens ferment les yeux, de concert avec leurs amis américains. Encore aujourd’hui, plus de 25 000 personnes ont manifesté à travers la France. Mouvement à suivre…
– Vont-ils battre en retraite ?
Pour terminer cet article, que je trouve d’ailleurs plutôt long à ma grande surprise, je vais parler des retraites. A la question qui me sert de titre, la réponse est déjà trouvée : il y a très peu de chance, à la vue du mouvement social actuel, que le gouvernement batte en retraite. Et pourtant les initiatives se multiplient, les collectifs se créent, des tracts sont édités, etc. Le calendrier de la réforme n’est pas fait pour favoriser le mouvement social et politique, tout le monde l’a bien compris. Tout le monde s’impatiente du début de la coupe du monde, au moment ou Roland Garros prend fin. Quoi que, quelqu’un doit veiller sur nous, car dans notre malheur du calendrier, les sportifs français sont particulièrement décevants, ce qui permet à nos concitoyens d’être un peu plus disponible sur les retraites ! Pourquoi le gouvernement ne recule pas ? Je pense que la multiplication des voix à gauche et chez les syndicats n’aide pas à offrir une dynamique rassembleuse et fédératrice. Heureusement que le mot d’ordre de la retraite à 60 ans reste à peu près transversale. On sent un avant goût de 2012 dans tout cela.
– Et le Front de Gauche dans tout ça ?
Les camarades communistes prennent également des initiatives à travers la France. D’abord sans nous. Puis nous sommes invités. Alors ça s’appelle Front de Gauche. Après ils invitent d’autres intervenants, comme des syndicalistes. Du coup ça devient unitaire. Je m’en réjouis. En revanche, l’initiative n’est pas à la base unitaire. Cela froisse parfois la susceptibilité des uns et des autres, notamment dans les collectifs unitaires. Et pourtant, il y a un véritable coup politique à jouer dans la période d’afficher une voix claire du Front de Gauche élargi à d’autres sur la question des retraites. Mais cette affaire de présidentielle et du camarade Jean-Luc Melenchon occupe davantage les communistes que la construction d’une dynamique unitaire à gauche, et d’un projet politique à proposer à nos concitoyens pour 2012, et plus précisément les législatives, qui sont pour le Parti de Gauche l’élection centrale ! L’unité est un combat permanent, surtout en ce moment !
-> Le PCF ne marche pas comme le parti de gauche. Sans sectarisme, la simple différence de taille fait que le rapport des militants à leur direction est bien différent, et les “luttes de places” qui déchirent (peut-être?) le national ne sont pas le reflet de la réalité du Parti.
-> Il faut éviter les arguments malhonnêtes : le gouvernement Jospin dont tu parles, JLM en a été membre durant les deux années où la politique menée à été le plus à droite : 2000-2002. Pour autant, le travail mené par le ministre Mélenchon, comme celui mené par la ministre Buffet, sont loin d’avoir été dans la ligne de ce gouvernement. Ce qui ne m’empêche pas de penser que c’était une erreur d’y participer, pour le PCF et pour JLM…
-> Il faudra que tu me présente la “base du PG”. Encore une fois, la différence de taille entre les organisations concernées entraine une bien moins large “base” au PG qu’au PCF. De mon expérience, alimentée par les camarades des 4 coins de France avec qui je discute et travaille, le principal souci dans le front de gauche n’est pas une opposition base du PG direction du PC, mais bien un problème entre la direction du PG et la base du PCF.
Il est une erreur courante en politique de plaquer les shémas de fonctionnement de ses propres organisations sur celles des autres, et, si je comprends qu’il soie difficile de travailler avec un parti désorganisé comme le mien, comprends qu’une organisation de cadres comme la tienne n’a pas de leçons de basisme à donner à mes camarades.
Encore une fois, ce n’est pas les communistes qui mettent la question mélanchon en avant, c’est bien la mise en avant de mélanchon qui pose problème aux communistes :).
Bastien à quand un programme politique partagé “un programme commun du front de gauche” la question de mélenchon que les communistes mettent sans cesse en avant est un écran de poussière volcanique qui retarde le processus d’union, la lutte des places au sein du pc est un secret de polichinelle, la question essentielle est de savoir si tu veux voir ouvrir un véritable horizon à “gauche” pour gouverner ensemble” comme les 200 élus communistes qui viennent de claquer la porte de la direction du pc. quand marie-George Buffet était ministre au sein du gouvernement jospin qui détient le recors de privatisation de la 5 eme république sous le ministère gayssot ça n’a pas fait plus de bruit comme également la mise en scène médiatique avec aubry-buffet-duflot.
l’urgence et de construire et pas de déconstruire. quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage….
au PG nous avons la rage de construire une nouvelle et véritable politique de gauche un front de gauche pour gagner
la question des égos de nos chers dirigeant se posera le moment voulu.
c’est à la base de monter l’exemple “Il n’est pas de sauveurs suprêmes Ni Dieu ni César ni tribun”
Sans vouloir nourrir le troll, j’aimerais que cessent les accusations sans fondement. On ne construit pas l’unité dans l’invective et le procès d’intention, et quelle que soit la tentation de porter sur la place publique des débats de cuisine interne auxquels ni toi, ni moi n’est associé, je pense que Mélanchon, qui a aujourd’hui la chance de pouvoir porter une ligne politique dans les médias, ne joue ici qu’un intérêt d’organisation, si ce n’est un intérêt personnel. Je préfererais, voir l’un des dirigeants de notre cartel électoral commun porter dans le débat public des propositions politiques, servir de caisse de résonance à ce qu’il y a de commun dans nos ambitions.
J’aime ton article, en particulier le passage sur les Universités et le processus de fusion, clair et synthétique.
Je suis néanmoins géné par ton analyse politique sur le front de gauche : en temps que militant communiste, il me semble que ce n’est pas le PCF qui pousse aujourd’hui à ce que le travail politique à gauche soie centré sur la question des présidentielles. Je pense même que nous sommes contents de pouvoir passer une année à militer sur autre chose que des enjeux électoraux.
“Mais cette affaire de présidentielle et du camarade Jean-Luc Melenchon occupe davantage les communistes que la construction d’une dynamique unitaire à gauche” : il me semble que celui qui occupe le terrain médiatique est bien JLM, et qu’il ne manque jamais une occasion de parler des présidentielles, de mettre en demeure les communistes à ce sujet. Ça a le don de m’énerver, d’ailleurs, surtout lorsque je lis des interviews où il affirme que le parti serait tenté par les primaires socialistes…
Sans vouloir nourrir le troll, j’a
FRONT DE GAUCHE
c’est vrai que c’est très frontale avec les communistes en général.. ce n’est un scoop… mais c’est particulièrement vrai dans le pdc
mon crédo est d’observer “calmement” les communistes héninois dont l’alliance avec le modem, le ps, le mjs, le mrc et une idylle passée à l’UMP devenue depuis conseillère régionale donne le tournis.. à hénin c’est la bataille des blogs et c’est l’autre front qui s’amuse!!
tout cela avec la bénédiction de la fedé pc du pdc c’est ce qui s’appelle comme le dit THIEBAUX un collectif de large rassemblement à gauche “con prend qui peut”
VOUS AVEZ DIT… front de gauche: THIEBAUT CETTE SITUATION M’EMBARRASSE
il ne faut pas avoir d’apriori sur les communistes, je suis communiste et je vais créer un collectif dans le pas de calais, un collectif de large rassemblement à gauche basé sur la dynamique des régionales avec pour objectif être au service des travailleurs en lutte, tes propos m’enbarrassent.
Bravo Ugo, c’est un beau début !