Le temps passe vite ! Vite la révolution citoyenne !
Et oui les jours s’enchainent, et ne se ressemblent pas d’ailleurs. J’aurai matière à écrire au moins deux articles par semaines. Il faudra que je m’y mette puisqu’une campagne électorale m’attends, et puis que c’est bien de s’astreindre à écrire régulièrement, ça oblige à poser ses idées. Je vais essayer de faire un article assez court mais je ne promets rien. Tout d’abord je voudrais revenir sur la mobilisation sur les retraites : perdu ou pas ? J’aborderai ensuite ce à quoi je consacre le plus clair de mon temps en ce moment, la campagne pour les élections cantonales, car je suis candidat comme vous l’avez surement remarqué ! Je m’attarderai ensuite sur notre camarade Jean-Luc Mélenchon, qui suscite beaucoup d’intérêt (ou pas d’ailleurs). En tous les cas, il fait parler de lui, et ça me pousse à écrire sur le sujet. Je ferais un petit détour par les banques et l’oligarchie, non pas à propos de leur poids dans l’économie mais dans les têtes. Je terminerai mon article par le froid qui est une réalité quotidienne, à la fois à l’extérieur et sur les chaînes de télévision.
La mobilisation sur les retraites : perdu ou pas ?
J’ai eu l’occasion, ces deux derniers mois, d’être l’invité à deux reprises d’une émission sur Radio Campus (la première radio libre de France au passage ! -106.6 MHz) qui s’appelle « Mais que fait la gauche ? », diffusé le jeudi, une semaine sur deux. Régulièrement l’autre gauche y est invitée : Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Nouveau Parti Anticapitaliste, les Alternatifs. Ce jeudi 18 novembre, l’émission était à nouveau consacré à la mobilisation sur les retraites quelques jours avant la dernière date de mobilisation, le 23 novembre. La mobilisation était annoncé à la baisse partout, et pour cause, il n’y avait pas d’appel clair à la grève. La faute à qui ? Aux syndicats ? Mais y a-t-il une déroute du mouvement social ? Je ne le crois pas. Je vous mets en lien l’émission : Mais que fait la gauche – 18 novembre. Une chose est sure, le mouvement social a été à la hauteur de l’enjeu : 3 millions de personnes dans les rues, cela faisait bien longtemps ! La droite a cependant tout fait pour ignorer le mouvement social, et a accéléré le rythme parlementaire pour faire voter la loi en quatrième vitesse. Et ils ont réussi, la loi a été voté, et le mouvement social est affaibli. Et pourtant, 70% des français étaient opposés à la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement. Liliane Bettencourt nous a bien apporté un peu d’aide ! Le symbole parfait de ceux qui ont beaucoup trop, à qui on doit prendre, alors qu’on demande à ceux qui ont peu de travailler encore plus dur. Bon alors, on me dit que les centrales syndicales ont quand même un rôle dans l’histoire, et qu’elles portent une responsabilité dans « l’échec » du mouvement social. On peut toujours se dire qu’elles auraient pu faire autrement : appeler à la grève générale, au blocage total de l’économie, aux dates de manifestations plus régulières. Mais quand même déjà sans faire la grève générale, s’était déjà dur pour beaucoup de gens. J’ai cru que ça pouvait basculer à un moment quand le Front de Gauche s’est mis à récolter des fonds en solidarité avec les grévistes. J’ai moi-même collecté avec les communistes de Ronchin quelques 60 euros sur le marché. Pas grand chose certes, mais on fait avec les moyens du bord. Je crois juste que l’initiative arrive trop tard, leçon à tirer pour la prochaine fois. Je crois que les syndicats ont fait du mieux qu’ils pouvaient vu l’état de leurs forces, et le contexte difficile. Le véritable problème dans cette histoire, c’est que la souveraineté populaire en prend un sacré coup. Alors que le président Sarkozy avait répété à plusieurs reprises pendant la campagne et durant le début de son mandat qu’il ne toucherait pas à la retraite à 60 ans, il passe en force, contre le mouvement social, contre l’opinion très majoritaire des français. S’il y a des circonstances exceptionnelles comme la crise financière, qu’il consulte au moins les français sur la question puisqu’ils ne lui ont pas donné mandat. Un référendum aurait été une sortie de crise démocratique, mais la droite l’aurait perdu, alors elle passe en force. La mobilisation a cependant permis d’élever la conscience collective. Des millions de personnes se sont mises à nouveau à faire de la politique, à se défendre, à relever la tête. Et même si la mobilisation dans la rue se termine, la mobilisation dans les têtes demeurent. Beaucoup attendent 2012, et on comprend pourquoi, y compris chez le citoyen « lambda ». C’est pourquoi cette échéance a tant de valeur, et qu’il faut l’affronter du mieux possible.
On peut dire que le mouvement social est en déroute uniquement si la gauche ne propose pas de perspective politique au mouvement social. Effectivement ce n’est pas gagné, beaucoup reste à faire. Le Front de Gauche est, en y réfléchissant bien, la seule voie possible pour changer le rapport de force à gauche. Que fera le NPA ? C’est une des inconnues importantes d’un succès ou non de la gauche rassemblée et combative que peut incarner le Front de Gauche.
Mais avant 2012, il y a les cantonales de 2011
Et ce n’est pas rien de le dire. En effet, les élections cantonales de 2011 doivent être un premier tour des élections de 2012. Pourquoi ? Pour deux raisons. Premièrement, parce que tout le monde a 2012 en tête et que tout le peuple de gauche espère bien l’utiliser pour bouter le monarque en place. Deuxièmement, parce que chaque voix qu’engrangera le Front de Gauche sera un espoir de voir surgir une gauche authentique flirter avec le Parti Socialiste, et même lui passer devant. Bref la bataille dépasse l’enjeu purement local de l’élection.
Donc c’est dans ce contexte que je me trouve être candidat titulaire pour le Parti de Gauche dans le canton de Lille Sud-Est. Il y a un enjeu singulier ici. Ce sera probablement le seul canton dans toute la région Nord-Pas-de-Calais où le Parti de Gauche aura un candidat titulaire. Autant dire que ma campagne, et surtout son résultat sera particulièrement regardé. Bien sur je me présente sous la bannière du Front de Gauche, avec une remplaçante (appellation officielle de la suppléante) du Parti Communiste Français, Evelyne Rice, adjointe au logement à la mairie de Ronchin, une des villes du canton de Lille Sud-Est. Je vous invite d’ailleurs à visiter le site de campagne (encore en construction) : http://frontdegauche-lse.fr . Je vous mets également le premier tract de la campagne, plutôt citoyenne, en lien en cliquant sur les images (ou ici en pdf : Tract décembre). En tout cas la campagne démarre sur les chapeaux de roue ! A peine début décembre et déjà deux porte-à-porte et un marché. Fin décembre, selon le calendrier, je devrais être à plus d’une dizaine de porte à porte, en plus des distributions diverses. Ça promet pour la suite !
En tout cas, ce dont je suis certain, c’est que seule une campagne militante et de terrain peut faire la différence. En effet, sur un canton où le candidat socialiste est un sortant dans un conseil général à majorité socialiste, et également maire d’une des communes du canton, cela lui confère un avantage certain. Alors pour être en tête de la gauche, il faut être sur le terrain. En vérité il ne s’agit même pas de prendre des voix aux électeurs socialistes – quoi qu’ils auraient raison de voter pour le Front de Gauche – mais de réussir à susciter l’intérêt de nos concitoyennes et concitoyens pour le vote. Le découragement peut s’installer. Beaucoup ne vont plus aux urnes, et pour cause beaucoup ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Il n’y a qu’environ 50% des potentiels électeurs qui votent (quand on compte abstentionnistes et non-inscrits). Une minorité de français valide par le vote des politiques qui s’appliquent pour tous les résidents ! La seule façon d’inverser la vapeur et de faire gagner l’autre gauche, c’est de mobiliser l’électorat populaire, c’est-à-dire la majorité du peuple, car en fin de compte, c’est lui le souverain dans une démocratie. Il faut donc que le peuple exerce sa souveraineté, et se réapproprie les décisions politiques qui lui reviennent de droit. Chose est facile de le dire, tout reste à faire ! Le porte-à-porte est un élément important. Mais il faut bien remarquer que le résultat l’est aussi dans la perspective de 2012, y compris pour ceux qui s’abstiendrait pour les cantonales. En effet, un score à deux chiffres du Front de Gauche serait de nature à redonner de l’espoir dans les urnes, un des corollaires de la révolution citoyenne que nous appelons de nos vœux. Je vous laisse même rêver de l’impact qu’aurait la position du Front de Gauche en tête de la gauche au premier tour ! Alors au boulot !
Jean-Luc Mélenchon par-ci, Jean-Luc Mélenchon par-là
Je dois dire que je suis plutôt admiratif du camarade Jean-Luc Mélenchon. Moi qui aime beaucoup les discours et les prises de paroles, je reconnais à Jean-Luc beaucoup de talent. J’essaye d’en prendre de la graine, parce que ce n’est pas si facile que cela ! Surtout quand le discours dure plus de 80 minutes ! Et puis ce n’est pas tout. Le discours préparé est une chose, confronter ses idées dans un débat en est une autre. J’ai eu l’occasion de pouvoir m’essayer aux deux (pour ceux qui le voudrait, les vidéos d’un débat que j’ai fait sur France 3 en tant que syndicaliste étudiant sont disponibles sur votre droite en streaming). À vrai dire l’exercice est toujours périlleux, mais le camarade Mélenchon est un peu comme les chats, il retombe toujours sur ses pattes. Comme avec ces histoires avec les journalistes, qui se transforment en critique constructive de la médiacratie et la manière dont on peut changer les choses avec notre révolution citoyenne (comme par exemple faire élire le président de France télévision). Mais alors Jean-Luc on parle de lui partout ! On le critique, on le commente, on l’insulte aussi (lien vers l’article d’un autre camarade du PG : http://sachatognolli.wordpress.com/2010/11/12/en-defendant-jean-luc-melenchon-je-me-defends-2/ . On parle même de lui dans le « Service Après-Vente » d’Omar et Fred sur canal+. Mieux encore, il paraît qu’ils préparent sa marionnette aux guignols de l’info.
On le dit en colère, violent, agressif, insultant. On lui demande s’il n’a pas peur d’être le bouffon du sarkozysme. Je pense que c’est l’image que les médiacrates vont essayer de vendre. Et pourtant je suis convaincu que la colère est le bon message à faire passer. Je me rappelle des commentaires des syndicalistes lors des distributions de tract dans les manifs sur les retraites avec la bobine de Mélenchon dessus : « T’as vu comment Mélenchon a parlé de Pujadas ? Il a bien raison de défendre le syndicaliste ! ». Je suis convaincu que c’est la bonne période pour être en colère, pour le montrer et surtout pour y répondre. Car le peuple est en colère. Et souvent quand le peuple est en colère, elle peut se transformer en méfiance du semblable, qui devient l’Autre voire l’étranger. C’est ce qui fait le lie du Front National. Alors quand Jean-Luc Mélenchon veut répondre à la colère, veut lui donner une perspective politique de vivre ensemble, de république sociale, on l’accuse de populiste et de Le pen de gauche ! Je pense au contraire que c’est par l’attitude combative du Front de Gauche et de Jean-Luc que l’on pourra transformer la colère à gauche au détriment de l’extrême droite et non pas à son profit ! Pour terminer ce propos, en ce qui concerne la position vis-à-vis du Parti Socialiste, je pense que Jean-Luc tient le bon bout. Encore ce lundi 6 décembre sur France 2, il a embarrassé un représentant du PS en lui demandant quelle serait son attitude en cas de deuxième tour Mélenchon-Sarkozy ? Appelerait-il à voter pour le Front de Gauche, ou ferait-il comme tous les sociaux démocrates en Amérique du Sud qui ont appelé à voter pour la droite ? Il n’a pas répondu. Nous tenons le bon bout, on continue !
Les banques et l’oligarchie, prennent la tête !
Je disais en titre que le temps passe vite, pour moi bien sur, mais en général aussi. Je veux dire par là que tout s’accélère : les élections, les mouvements sociaux, les réformes, la crise écologique, la crise financière, la crise économique, la crise politique. Tout va très vite. Tellement vite qu’à peine la crise est « derrière nous » qu’une autre pointe le bout de son nez. La prochaine bulle
spéculative devrait exploser courant 2011. Les plans d’austérité se multiplient. Les crises surgissent dans plusieurs pays en proie aux spéculateurs, sous l’aile protectrice du Fonds Monétaire Internationale de Dominique Strauss-Kahn. Les riches sont de plus en plus riches, et les miséreux sont de plus en plus nombreux. La précarité gagne du terrain, et des sociologues ont inventé le « précariat » (mélange de précaire et de prolétaire) comme nouvelle catégorie de la population englobant les « classes moyennes ». Les inégalités s’accroissent car les puissants ne cessent de se gaver. Il faut partager les richesses et vite ! Tout cela me semble tellement évident que je ne comprends pas pourquoi ça ne l’est pas chez les autres. Notamment sur notre proposition d’un revenu maximum. Quand je dis au-dessus de 30 000€ par mois on prend tout, on me dit : « Tu trouves normal de payer 75% d’impôt ? ». Ce qui m’interpelle ne n’est pas tellement le bien-fondé de la question, c’est surtout cette capacité qu’ont les personnes de la « classe moyenne » à prendre la défense des très riches alors qu’ils sont eux-même très loin des 30 000€ par mois ! Les puissants ont réussi à instiller dans la tête des gens la nécessité de leur existence. Il y a une croyance en la nécessité d’avoir des riches pour faire fonctionner l’économie. C’est grâce aux riches qu’on a du travail et des entreprises, dit-on. Ils créent de l’emploi, alors il faut les soutenir ! Mais depuis le temps qu’ils sont de plus en plus riche, pourquoi n’y a-t-il pas le plein emploi ? Pourtant le partage des richesses entre travail et capital n’a jamais été autant en la faveur du capital. Il faut s’y résoudre, les riches, les puissants, les grands, ne sont pas des altruistes qui veulent juste créer de l’emploi et permettre à tout le monde de vivre de son travail. Ils ne sont pas la solution, bien au contraire, ils sont le problème ! L’accumulation d’autant de richesse résulte forcément de l’appauvrissement d’une partie de la population. Alors pour régler le problème il faut inverser la tendance, et récupérer les 195 milliards d’euros qui sont passés des poches du travail vers celles du capital. Avec cette somme, on a la garantie de relancer l’emploi, la croissance, la recherche, de permettre une retraite à 60 ans à taux plein, d’assurer la gratuité intégrale des soins, etc.
Revenons à notre revenu maximum. Je pense qu’il faut prendre le problème à l’envers, y compris sur la sémantique. La question n’est pas de savoir combien nous allons prendre aux riches, mais plutôt combien nous allons leur laisser, c’est-à-dire où met-on le curseur. Nous pensons que 20 fois le revenu médian constitue un très bon revenu pour vivre correctement. Beaucoup rêveraient d’avoir 30 000€ par mois ! Normal, vu que ceux qui gagnent plus ne sont pas très nombreux. C’est pourquoi je suis convaincu que cette proposition a vocation à être majoritaire dans notre pays. Il faut juste cesser de croire que les riches règlent nos problèmes (Madame Bettencourt est encore une fois d’un grand secours dans un argumentaire, on la remercie !). Pour ce faire, il faut continuer de discuter nos propositions avec la population et l’autre gauche, pour construire un Front de Gauche majoritaire dans ce pays. Il faut permettre les conditions d’une révolution citoyenne ! Le peuple doit revenir sur la scène politique, et vite !
Le froid est là
Anecdote militante. Il est très difficile de coller des affiches sous la neige. Le plus dur ce n’est pas le froid, il suffit de bien se couvrir. Le plus dur c’est lorsque la colle gèle au contact du support et que l’affiche ne colle donc pas sur la colle glacée ! La parade : préparer la colle avec de l’eau chaude, mais il faut tout de même se dépêcher. Trêve de plaisanterie. Le froid c’est du sérieux. D’autant plus qu’en 2010, en France, il y a encore des sans-abris qui meurent de froid. C’est toujours révoltant quand on sait que notre pays est si riche et qu’il pourrait assurer le minimum à tout le monde. Si seulement nous pouvions instaurer un nouveau partage des richesses ! Et puis je pense à tout ceux qui ne peuvent plus payer les factures d’électricité ou de gaz, et n’ont donc pas de chauffage. Le nombre de coupures pour impayé ne cesse d’augmenter : multiplié par 10 en à peine trois ans ! Bref le froid c’est aussi une réalité sociale pour beaucoup de gens qui endurent déjà trop, ne l’oublions pas.
Merci, Ugo, article très intéressant!