Visite et spectacle au terrain roms de la rue de Bavay
Ce vendredi 7 juillet 2017, je me suis rendu sur un camp de Roms à Lille Moulins. Enfin, nous devrions plutôt parler de bidonville vu l’état de dénuement dans lequel se trouvent ces hommes, ces femmes et ces enfants.
Après un premier tour des lieux qui comprend plus d’une centaine de familles sur un terrain vague entre les différents périphériques, je constate la misère dans toute sa crudité. Et ceci dans notre grand et beau pays qu’est la France et à une époque où nous regorgeons de richesses.
Tout le monde me salue poliment, parfois en romani, parfois en français. On passe devant le bâtiment précaire qui sert à la fois d’église et d’école. Ces personnes ne sont pas des sauvages. Ils tentent de s’organiser collectivement pour améliorer leur confort, comme ils peuvent. Les enfants s’agitent autour de nous en lançant quelques mots de français. Et pour cause, le spectacle allait bientôt commencer. Car je n’étais pas venu faire du tourisme de la misère mais pour assister à une représentation du Di Mini Teatro. Voici une compagnie qui, comme d’autres associations, construit et maintient le lien social, diffuse la culture et en réalité fait vivre la fraternité humaine qui préserve notre dignité.
Malheureusement, la dure réalité est venue interrompre ce petit interval de rêve et de magie qui était en train de s’instaurer. Un incendie s’est déclaré dans une partie du camp, détruisant au moins cinq habitations précaires. Heureusement pas de blessés mais encore un coup dur pour ceux qui galèrent déjà.
Ma première visite sur un camp de roms aura été mouvementée. Et ce ne sera pas la dernière.
Il va bien falloir trouver des solutions plus humaines que le déménagement permanent à coup d’expulsions régulières qui ne règlent aucun problèmes. Pire encore, on aggrave les difficultés de ces populations. Et ensuite on vient s’offusquer qu’ils vivent dans la misère et tentent de s’en sortir parfois par des moyens illégaux, qui ne sont acceptables pour personne.
Je vais donc entreprendre de rencontrer les associations, les riverains et les autorités afin d’avoir un constat précis de la situation et de pouvoir faire des propositions. Propositions dont ceux qui ont le pouvoir d’agir devront s’emparer : les communes, la MEL et l’Etat. Car un député n’est pas là pour se substituer aux acteurs locaux. Il n’en a d’ailleurs pas le pouvoir. Mais il peut être force de proposition et je tâcherai d’être à la hauteur de l’enjeu d’humanité, de salubrité, mais aussi de tranquilité que cette situation impose.
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